Qu’est-ce que le métavers et quels sont ses grands défis ?
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- Plus de 120 milliards investis en 2022.
- Le métavers se doit d’être facilement accessible.
- Démocratisation des métavers: 62% des français ne comprennent pas leurs intérêts.
- Protéger les données: Des métavers RGPD.
- 33% des développeurs redoutent que la confidentialité et la sécurité soient des obstacles majeurs.
- Les métavers doivent être interopérables: connectés entre eux.
- Il faut réussir à créer des métavers réalistes.
Avec plus de 120 milliards de dollars d’investissement dans le métavers en 2022, les mondes virtuels offrent une multitude d’opportunités.
Mais pour poursuivre leur croissance exponentielle et séduire davantage d’utilisateurs ces prochaines années, les grands acteurs du metaverse devront relever de nombreux défis. Pour démocratiser ses différents usages et garantir l’accessibilité, de réelles avancées technologiques sont nécessaires.
Qu’est-ce que le métavers ?
En quelques mois, le métavers est devenu un véritable sujet d’actualité, à plus forte raison après l’annonce de Facebook fin 2021. Le groupe fondé par Mark Zuckerberg, désormais renommé « Meta », ambitionne de devenir l’un des acteurs majeurs du métavers, en investissant des sommes colossales dans le développement de sa plateforme Horizon Worlds.
Mais ce concept de monde parallèle et virtuel existe depuis bien plus longtemps : Neal Stephenson en parlait déjà dans son œuvre de science-fiction Snow Crash (Le samouraï virtuel) parue en 1992.
En 2003, le tout premier site qui pourrait s’apparenter à un métavers, voyait déjà le jour : Second Life. Après avoir connu son heure de gloire, le jeu vidéo s’est rapidement retrouvé confronté à ses propres limites.
Concrètement, le métavers est un univers entièrement virtuel, accessible depuis des plateformes comme Decentraland ou The Sandbox. L’utilisateur crée un avatar et peut évoluer dans ce monde fictif et réaliser différentes activités : acheter des objets, assister à des concerts virtuels ou encore investir dans de l’immobilier.
Pour les entreprises, les métavers offrent une multitude de possibilités pour communiquer sur leurs produits et leurs services. Les cas d’usage sont nombreux, du recrutement à la création de magasins éphémères en passant par les visites virtuelles et les réunions professionnelles.
Défi n°1 : l’accessibilité des métavers
Le développement des métavers s’appuie aujourd’hui sur la réalité augmentée et la réalité virtuelle. Le web3 est également au cœur du projet : en effet, les métavers reposent intégralement sur la blockchain et sur la décentralisation. Un réseau puissant est donc indispensable pour assurer le bon fonctionnement de ces univers virtuels persistants.
On parle ici du transfert en temps réel d’une quantité colossale de données, qui va bien au-delà de nos partages habituels de photos ou de vidéos. Notamment, le temps de latence est un enjeu crucial pour garantir une expérience optimale.
Ensuite, le métavers doit pouvoir être accessible depuis n’importe où. Les utilisateurs voudront aussi bien se connecter depuis chez eux qu’en extérieur, d’où l’importance du déploiement de la 5G.
Défi n°2 : la démocratisation
Ici, il s’agit plutôt d’un enjeu social. Sommes-nous prêts à franchir le pas et à vivre dans des univers virtuels ? Les générations Z et Alpha, qui sont nées après 2000 et 2010 n’ont aucun mal à se projeter. Ces digital natives sont même 52 % à dire qu’ils se sentent plus eux-mêmes dans le métavers que dans le monde réel.
Mais pour le moment, cet engouement n’est pas partagé par tous les Français. En effet, ils sont encore 62 % à ne pas comprendre l’intérêt des univers virtuels. Il y a encore du travail avant que les baby boomers et les générations X et Y ne se rendent dans les métavers aussi spontanément qu’elles surferaient sur le web !
Défi n°3 : la sécurité des données
33 % des développeurs redoutent que la confidentialité et la sécurité soient des obstacles majeurs.
Pour entrer et évoluer dans un métavers, de nombreuses données personnelles doivent être communiquées. Le risque de cyberattaque est réel et inquiète les utilisateurs. Comment ces mondes pourront-ils être sécurisés ? C’est un autre grand défi à relever pour rassurer les futurs utilisateurs.
Étant décentralisée, la blockchain n’a pas de réglementation. Et la croissance des métavers étant extrêmement rapide, les lois n'ont pas le temps d’évoluer. Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) pourra protéger les utilisateurs à l’échelle européenne, mais les métavers faisant fi des frontières, comment faire appliquer les règles ?
Défi n°4 : la protection des utilisateurs
Comme sur les réseaux sociaux, la protection des utilisateurs sera un enjeu majeur. Au fur et à mesure que les métavers se démocratiseront, apparaîtront de nouvelles formes de dérives en ligne, amplifiées par le fait de pouvoir « se cacher » derrière un avatar. Les éditeurs devront les anticiper et les pallier, pour offrir à tous un environnement sûr et bienveillant.
Le risque majeur est que tous les problèmes du monde réel soient transposés dans ces univers virtuels.
Défi n°5 : l’interopérabilité
Pour le moment, il n’y a pas UN métavers mais DES métavers. Seulement, il faudrait que les utilisateurs puissent se rejoindre et interagir entre eux, même s’ils sont inscrits sur des plateformes différentes.
L’interopérabilité est donc la clé pour un déploiement à grande échelle. En connectant les différents métavers par un système de « pont », les membres pourraient ainsi facilement se déplacer d’un univers à un autre, sans avoir à créer plusieurs comptes ou à adapter leur équipement. C’est d’ailleurs l’un des grands projets du groupe Meta.
Défi n°6 : les ressources nécessaires
Les métavers sont des mondes virtuels, mais pour les faire fonctionner, il faut des ressources réelles, en très grande quantité. Pour développer les équipements nécessaires, des métaux rares sont indispensables. Et pour alimenter le réseau et les data centers, la question de l’approvisionnement en énergie est également centrale.
Dans un contexte actuel où l’impact environnemental est une préoccupation permanente, comment limiter l’empreinte des métavers ? Une autre grande problématique à résoudre rapidement.
Défi n°7 : la création de mondes virtuels réalistes
Les technologies disponibles actuellement ne sont pas assez performantes pour espérer créer des mondes réalistes. On le constate largement avec les plateformes comme TheSandBox et CryptoVoxel qui ont plus de 10 ans de retard en matière de graphisme, par rapport aux jeux vidéo actuels.
Un souci important puisque les attentes des nouvelles générations sont particulièrement élevées. Il faudra donc être capable de relever rapidement plusieurs challenges techniques pour rendre les métavers plus attractifs et séduire davantage d’utilisateurs.
Le chemin est encore long pour que le métavers atteigne son apogée. La priorité est de développer des technologies et du matériel (ordinateurs, casques de réalité virtuelle, etc) suffisamment puissants pour offrir la plus grande qualité graphique et pour permettre une meilleure accessibilité. Les mentalités devront encore évoluer pour que les univers virtuels fassent partie de notre quotidien mais les chiffres montrent bien que l’intérêt est réel et que le potentiel est présent !