Le métavers au service du développement des villes

  • La virtualisation des villes permet d’améliorer le quotidien des habitants, en optimisant les services.
  • C’est grâce à la création d’un jumeau virtuel qu’il est possible de simuler le monde physique dans les metaverses.
  • Les applications de la ville virtuelle peuvent être multiples : Séoul optimise son service public, Sharjah soutient le tourisme ou encore Santa Monica dynamise le commerce de proximité, grâce à l’utilisation du métavers.
  • L’Estonie a lancé le premier programme d’e-résidence, qui a déjà fédéré 90 000 résidents numériques qui ont créé 20 000 entreprises.

Mode, recrutement, formation, immobilier : les métavers révolutionnent tous les secteurs d’activité, et les villes ne sont pas en reste ! L’objectif n’est pas que leurs habitants délaissent les infrastructures réelles au profit des virtuelles, mais plutôt de proposer une amélioration des services et de la vie quotidienne, grâce aux nouvelles technologies.

Séoul, par exemple, souhaite optimiser son service public grâce au métavers et Sharjah, aux Émirats arabes unis, a développé une ville virtuelle pour soutenir le tourisme.

Jusqu’où les villes iront-elles avec le web 3.0 et quels sont les grands changements à venir ? Tour d’horizon des opportunités du métavers dans notre univers urbain.

La création de jumeaux virtuels

L’intérêt du métavers pour les villes passe principalement par la possibilité de créer un double numérique. Ce jumeau virtuel servirait à différents niveaux, aussi bien pour améliorer le bien-être des habitants au quotidien que pour mettre en avant la ville ou pour organiser un événement à l’échelle mondiale.

Qu’est-ce qu’un jumeau virtuel ?

Le jumeau virtuel permet de simuler le monde physique. Il s’agit ainsi, selon IBM, d’ « une représentation virtuelle d’un objet ou d’un système, mis à jour en temps réel grâce au machine learning et au Big data ». Ainsi, ce double numérique repose sur l’intelligence artificielle (IA) et sur l’IOT (Internet des Objets).

À quoi servent les jumeaux virtuels ?

Les applications du jumeau virtuel peuvent être multiples pour une ville. Notamment, les collectivités peuvent reproduire une partie de la ville pour améliorer la maintenance des infrastructures (routes, feux, transports en commun, bâtiments, etc) et pour optimiser la chaîne d’approvisionnement.

L’idée d’un double numérique peut également aider à mieux maîtriser la criminalité, grâce à la capture, à l’analyse et au partage des données liées aux scènes de crime et de délit.

Certaines villes utilisent aussi leur jumeau virtuel pour communiquer, pour relayer des événements à grande échelle ou encore pour offrir de nouvelles expériences aux habitants et aux touristes.

De la smart city à la métaville : l’exemple de Séoul

La capitale coréenne est une véritable pionnière en termes d’innovation. Elle souhaite aujourd’hui aller encore plus loin et compte investir plusieurs milliards de dollars pour entrer dans le métavers.

Séoul a déployé en 2021 une plateforme virtuelle pour permettre aux habitants d’accéder à tous les services municipaux dont ils ont besoin mais aussi, d’interagir avec les élus.

« Metaverse Seoul » est un projet de grande envergure pour soutenir sur le long terme les entreprises, les services municipaux mais aussi le tourisme. Les Séouliens peuvent ainsi accéder à certains services municipaux, déposer des plaintes ou encore payer leurs impôts directement dans le métavers.

La métropole internationale entend également améliorer la sécurité des habitants et la surveillance des incendies grâce à son double numérique.

D’ici 2030, de nombreux événements auront lieu en ligne, pour que des utilisateurs du monde entier puissent y participer. Ce sera notamment le cas du célèbre festival des Lanternes.

Les applications du métavers à travers le monde

Toutes les villes ne portent pas des projets aussi ambitieux que Séoul, mais elles sont déjà nombreuses dans le monde à explorer les possibilités du métavers à une plus petite échelle.

Santa Monica, notamment, a lancé une application dans le métavers, en partenariat avec FlickPlay, pour dynamiser le commerce de proximité.

Les utilisateurs peuvent ainsi gagner des objets et des récompenses virtuelles, à échanger contre des produits physiques dans les magasins près de chez eux. Un bel exemple pour illustrer que le Web 3.0 n’a pas du tout vocation à remplacer l’interaction réelle, mais plutôt, à la réinventer.  

Toujours aux États-Unis, New Rochelle a développé une plateforme virtuelle (NRVR) pour visualiser les différents projets immobiliers de la ville. Les habitants peuvent ainsi mieux se projeter et devenir acteurs du développement de leur ville.

Aux Émirats arabes unis, le tout premier bureau métavers a vu le jour. Il accueillera des réunions officielles et permettra la signature d’accords.

Le pays souhaite investir considérablement dans le métavers pour devenir l’un des leaders dans le monde et parle déjà de « PMB » (produit métavers brut) qui pourrait devenir un indicateur incontournable de l’économie du pays.

De l’autre côté du globe, à Wellington en Nouvelle-Zélande, les jumeaux virtuels sont utilisés pour sensibiliser la population aux enjeux environnementaux. Avec un double numérique de la ville, les pouvoirs publics souhaitent déclencher une prise de conscience, en simulant des catastrophes climatiques.

Plus près de chez nous, en Europe, les initiatives se multiplient aussi. L’Estonie accueille notamment 90 000 résidents numériques, à travers son programme de e résidence, dont 3 700 citoyens français.

Ce projet leur permet de créer leur propre entreprise et de profiter de l’environnement commercial du pays. Ainsi, 20 000 nouvelles entreprises ont pu être créées, pour 32 millions d’euros de recettes fiscales en 2021.

Et pour la France, quelle feuille de route ? Rien de bien défini pour le moment mais un premier rapport a été remis au gouvernement avec 10 grandes propositions pour élaborer une stratégie de développement des métavers.

Parmi elles, l’adaptation des textes européens aux nouveaux enjeux des univers virtuels et la perspective de rassembler tous les grands acteurs français du métavers autour des JO 2024 qui auront lieu à Paris pour un projet concret.

Les limites du métavers pour les villes

Le métavers permet de s’affranchir de toutes les limites, particulièrement géographiques, mais ne risque-t-il pas d'accroître les inégalités ?

S’il est facile grâce aux univers virtuels de faire le tour du monde sans bouger de sa chaise, il ne faut pas oublier qu’un casque VR coûte plusieurs centaines d’euros : un coût important que de nombreuses personnes ne pourront pas assumer.

La fracture numérique pourrait ainsi être davantage amplifiée. Il faudra attendre quelques années avant que l’équipement ne se démocratise et ne devienne accessible au plus grand monde.

Le développement des villes dans le métavers pose aussi la question de la cybersécurité et de la collecte des données. Il faudra alors imaginer rapidement des solutions pour préserver la vie privée des utilisateurs et pour limiter les risques d’attaques virtuelles.

On pourrait aussi craindre que l’exode urbain amorcé suite à la pandémie ne s’accélère. En effet, l’intérêt pour les grandes villes risque de diminuer s’il est désormais possible de réaliser toutes nos activités sociales et culturelles en ligne.

La transformation de nos villes peut faire peur aux détracteurs du métavers, qui craignent que toutes nos activités ne basculent dans le virtuel. Cette crainte était déjà largement présente avec l’avènement du digital, mais finalement, le constat sera sûrement le même : le métavers ne remplacera pas totalement le contact humain et physique mais il le fera évoluer et permettra aux villes de répondre à de nombreuses problématiques, dont celles liées à l’environnement.

À condition qu’elles soient capables, en premier lieu, de trouver des solutions pérennes pour assurer la sécurité des utilisateurs et des données.

Tony Infantino

Joueur d'échecs depuis mes 4 ans, je suis fasciné par la psychologie humaine et les mathématiques. Serial entrepreneur, j'ai monté Metagora en 2022 pour standardiser le déploiement des marques dans le métavers.

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